national strategies for building agricultural capacity in Cameroon



LES DÉFIS ET ENJEUX DE DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR AGRICOLE AU CAMEROUN


D’après (document de stratégie de développement du secteur rural), la reprise économique de la seconde moitié de la décennie 90 s’est appuyée sur la restructuration du secteur rural engagée dès 1990. Aujourd’hui, le contexte économique national et international ainsi que les objectifs de politique clairement exprimés par les pouvoirs publics confèrent au secteur rural un certain nombre de responsabilités qu’il lui incombe d’assumer (MINPLAPDAT). Il s’agit principalement de : i) contribuer à la lutte contre la pauvreté, ii) assurer la sécurité alimentaire, iii) réussir l’intégration dans les échanges, et iv) assurer la durabilité des performances.
·         Contribuer à la lutte contre la pauvreté
La pauvreté définie comme le « manque de ressources matérielles ou financières nécessaires pour satisfaire les besoins de base tels que l’alimentation, le logement, la santé, l’éducation, l’accès à l’eau», touche 40% de la population du Cameroun. Elle est un phénomène essentiellement rural. Ainsi, en 2001, 84 pour cent des pauvres vivaient en milieu rural et l’incidence de la pauvreté y était plus du double de l’incidence en milieu urbain. Les activités de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, et de la chasse, parce qu’elles occupent l’essentiel de l’espace rural et constituent les principales activités de production et les principales sources de revenus en milieu rural, se retrouvent donc au centre de la problématique de la réduction de la pauvreté.






Tableau 1: Incidence de la pauvreté par région


              Années
Localités
1996
2001
Zones urbaines
41,4
22,1
Douala
37,3
18,5
Yaoundé
49,0
18,3
Autres zones urbaines
36,3
26,2



Zones rurales
59,6
49,9
Savanes
44,4
45,7
Forêts
72,5
55,4
Hauts plateaux
62,9
50,7
           

                        Source : INS, Rapports ECAM I et II.

L'indice de pauvreté calculé sur la base des indicateurs sociaux disponibles (logement, éducation et nutrition) pour chaque région, montre que la prévalence de la pauvreté s'accroît à mesure que l'on s’éloigne des régions côtières pour aller vers le Nord. Il est inférieur à 25 pour cent dans les centres urbains du Sud-Ouest, mais atteint près de 50 pour cent dans les zones rurales du Nord et de l'Extrême Nord. Le plus grand nombre de pauvres est concentré dans les zones densément peuplées du Nord et de l'Extrême Nord. L'incidence de la pauvreté est moins importante en zone côtière et autour de Douala ainsi que dans les provinces du Nord-Ouest, de l'Ouest et du Sud-Ouest. Néanmoins dans ces zones, le revenu des populations rurales est fortement soumis aux aléas des marchés internationaux des produits de base.

  •                 Assurer la sécurité alimentaire

Bien qu'étroitement liée à la pauvreté, la sécurité alimentaire présente des caractéristiques propres. Au cours des dernières années, les productions alimentaires n'ont pas suivi l'accroissement démographique. La croissance démographique s’est maintenue à un rythme accéléré, 2,8% par an et 4,2 % pour la population urbaine (annuaire stat 1998, DSCN). Même si l'indice de couverture des besoins alimentaires semble s'être amélioré après la dévaluation monétaire qui a été accompagnée par une reprise de la croissance des productions vivrières et une baisse des importations alimentaires, les importations céréalières ont retrouvé leur dynamique de croissance. Ainsi malgré ses potentialités en matière de productions végétales et animales, le Cameroun continue de recourir aux importations pour couvrir ses besoins en céréales, en lait et en poissons. Les importations de céréales se sont multipliées au moins par 10 entre 1961 et 1998, passant de 32.100 tonnes à 348.148 t en 1998 alors que durant la même période, la production céréalière par habitant a régressé de 157 à 84,9 kg. Pour combler le déficit en poissons, le Cameroun a recours chaque année à l’importation de près de 60 000 tonnes de poissons congelés pour une valeur d’environ 15,6 milliards de FCFA. De même, les importations de lait et produits laitiers en 2004 s’élèvent à 13,5 tonnes pour une valeur d’environ 16, 26 milliards de FCFA (annuaire statistique, 2004, DSCN).
La sécurité alimentaire revêt également un caractère qualitatif en termes d’équilibre de la ration alimentaire. A ce titre, en plus des produits agricoles, les produits d’origine animale jouent un rôle irremplaçable en terme d’apports en protéines et sels minéraux, notamment auprès des enfants, des femmes enceintes et allaitantes. Les produits de pêche contribuent pour 25,5% environ des apports en protéines dans l’alimentation des populations au Cameroun avec une consommation moyenne per capita de 17,2kg/an.
L’éradication de la pauvreté est la condition clé à l’amélioration de la sécurité alimentaire. Les groupes de populations touchées par l’insécurité alimentaire sont ceux qui n’ont pas les moyens de produire ou d’acheter des quantités suffisantes d’aliments faute d’accès adéquat aux moyens de production tels que la terre, l’eau, les intrants, les technologies appropriées et le crédit. Pauvreté et insécurité alimentaire ne font que révéler les faiblesses structurelles du système de production camerounais, et en particulier sa faible productivité.

  •                Réussir l’intégration dans les échanges

La modernisation des productions vivrières, animales et halieutiques, condition de la sécurité alimentaire, correspond à une étape nécessaire pour une transition vers une croissance basée sur une demande nationale et régionale. Néanmoins les productions destinées à l’exportation ont, sur le moyen terme, un rôle irremplaçable à jouer. Durant les trente dernières années, la croissance du Cameroun a été tirée par les exportations de matières premières, d'origine agricole ou pétrolière. Les recettes en devises ont constitué une des ressources essentielles de l'investissement public et privé et la base principale de l’impôt. Ces productions ont assuré le financement des infrastructures économiques et sociales. Elles ont été le principal moteur de l'élévation du niveau de vie, en assurant le développement des revenus monétaires en milieu rural. Les filières des produits d’exportation jouent un rôle sans équivalent dans la redistribution des revenus monétaires dans les campagnes et dans la répartition du pouvoir d'achat. Le revenu de plus du tiers de la population agricole du pays provient des cultures d'exportation, notamment le coton, le café et le cacao produits en totalité par de petites exploitations familiales.
Relever le défi de la mondialisation en assurant l'intégration du secteur rural dans les échanges régionaux et internationaux impose le développement de la compétitivité des filières d’exportation, c’est-à-dire restaurer voire améliorer leurs parts de marché.

  •    Assurer la durabilité des performances


Les productions rurales mobilisent d’importantes ressources naturelles et sont souvent associées à la dégradation des écosystèmes. Aussi, le dernier enjeu et non le moindre est de rechercher la permanence ou la durabilité des résultats sur le long terme : c’est le défi de la complémentarité environnementale. Les performances doivent ainsi s'inscrire dans le long terme afin de contribuer efficacement à la croissance économique et au développement rural. Ce défi doit se gérer pour chacun des sous-secteurs et globalement au niveau de l’ensemble du secteur rural.
Ainsi, les systèmes de production agricoles pour la plupart extensifs (fronts pionniers et cultures itinérantes sur brûlis, faible recours aux fertilisants organiques et chimiques, aux semences et plants améliorés, etc.) sont responsables de la dégradation, parfois avancée, de sols fragiles. Il en résulte une baisse de fertilité des sols et une demande constante de nouvelles terres réduisant d'autant le massif forestier.
Pour les systèmes de production agricoles plus intensifs, il convient de concilier la protection des cultures avec la sauvegarde de la nature, la pression parasitaire entraînant souvent le recours intensif aux produits chimiques ;
Les activités pastorales quant à elles sont encore largement basées sur des pratiques qui détruisent et appauvrissent les sols (feux de brousse et autres) ;
De la même manière, les prélèvements de la matière ligneuse et les PFNL doivent être compatibles avec la possibilité (MINFOF 2002) .
Enfin, la protection du patrimoine forestier, la sauvegarde de l’environnement et la préservation de la biodiversité, l’intégration des ressources forestières dans le développement rural, l’assainissement du cadre de vie à travers une gestion intégrée de l’eau et la maîtrise des pollutions, sont autant de défis qui interpellent aujourd’hui les administrations en charge de la Forêt ou de l’environnement.



référence:  document de stratégie de développement du secteur rural,  2005 à télécharger ICI.
                




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