SITUATION AGRICOLE ET POLITIQUE DE L’EAU/IRRIGATION AU CAMEROUN
A. Situation
agricole au Cameroun
} Avant la crise économique de 1986
Les fondements de
l’agriculture camerounaise partent de l’époque coloniale. Les Allemands ont
choisi de développer des cultures servant de matières premières aux industries
européennes. A cette époque, les débouchés étaient assurés et les cours des
produits porteurs. Le travail agricole était très faiblement rémunéré et le
recours aux travaux forcés a permis l’émergence des premières infrastructures,
routières ferroviaire, portuaire et autre. Les premières cultures développées
ont été : l’hévéa, le palmier à huile, le café, le cacao. Les zones de
production étaient d’abord les zones d’installations des colons à savoir la
zone côtière en progressant vers l’intérieur du pays. L’agriculture était
marquée par deux types d’exploitations : les grandes plantations mise en
place par les colons utilisant une main d’œuvre salariée, les petites
exploitations familiales. Les premières grandes plantations ont été installées
dans la zone du littoral actuel, du sud-ouest et le long de la côte atlantique.
Les infrastructures se sont
développées autour des premiers pôles économiques. Le but premier était
d’évacuer la production. Dès lors on constate une tendance dominante au
développement de certaines cultures pour satisfaire les marchés occidentaux.
La colonisation française a
confirmée cette logique en y ajoutant de nouvelle culture. C’est ainsi que le
coton a été développé dans la partie septentrionale du pays. Si bien qu’au
moment de l’indépendance, le Cameroun est un pays prospère grâce à une
agriculture diversifiée, tournée vers les cultures d’exportation et/ou
industrielles dont les débouchées sont stables et les prix incitateurs.
La période de l’indépendance
donne lieu à une période de forte croissance économique. Fort des résultats de
l’agriculture du fait de la nationalisation des principales filières et des
gains en devises importants générés, le pays se lance vers un développement des
autres secteurs d’activité avec l’Etat comme acteur privilégié.
Les choix stratégiques
nationaux semblent portés sur le développement des industries de substitution
des importations, et la mise en place des grandes sociétés parapubliques pour
suppléer à l’absence d’un secteur privé. L’accent est mis sur les cultures de
rentes héritées de l’époque coloniale avec l’encouragement des plantations
paysannes par un encadrement des services publics. En dépit de ces efforts, les
productions agricoles restent stagnantes exceptées pour la canne à sucre dont
le développement a explosé après la création de la CAMSUCO.
L’évolution des cultures
vivrières est quelque peu différente. Ces cultures ne bénéficient pas
prioritairement des actions des pouvoirs publics. Leur développement semble lié
à la croissance de la population et la recherche de l’autosuffisance alimentaire.
Les productions développées sont extrêmement variées mais les grands groupes de
cultures se composent des féculents (racines et tubercules, banane plantain),
des céréales et des oléagineux. Bien qu’on note une croissance apparente des
productions, il y a une nette dégradation de la production par habitant. Cette
situation est due à la baisse des rendements due à l’épuisement des sols, aux
techniques de production inadaptées, au vieillissement des plantations pour les
cultures pérennes, au vieillissement des planteurs et à l’exode rural (Achancho, V.
(2013), Revue et analyse des stratégies nationales d’investissements et des
politiques agricoles en Afrique du Centre: Cas du Cameroun, FAO/FIDA.).
La bonne tenue des cours des
cultures de rentes a masquée pendant longtemps les faiblesses structurelles de
l’agriculture camerounaise. Au milieu de la décennie 80, la baisse drastique
des coûts des principales matières premières entraîne le pays dans une profonde
récession qui sonne le glas des réformes.
} Après la crise (à partir de 1990)
Les réformes ont consisté à
suspendre l’application des plans quinquennaux pour revenir à des politiques
d’austérité caractérisées par un plan
d’ajustement structurel (PAS). Sur le plan agricole, des politiques spécifiques
ont été développées visant l’évolution d’une politique d’assistance à une
politique de partenariat. Le recours à un environnement libéralisé impliquait
le nécessaire désengagement de l’Etat et la responsabilisation des acteurs
appelés désormais à s’organiser pour prendre en charge la gestion de leurs
activités. La diversification des cultures est un nouveau leitmotiv pour palier
l’incertitude des revenus liée à l’instabilité des cours des produits
d’exportation et garantir un revenu acceptable aux producteurs. Les structures
administratives ont également évolué pour avoir des missions limitées,
lorsqu’elles ne disparaissaient pas complètement.
Cette situation a prévalu
jusqu’en 1994, date de la dévaluation du franc CFA et un retour de la
compétitivité de certaines filières agricoles.
Toutefois les
résultats sont restés en deçà des attentes pour la plupart des produits
vivriers du fait du mauvais fonctionnement des marchés internes qui affecte la
compétitivité des produits nationaux. D’autres contraintes relevées portent
sur: La faiblesse des investissements privés nationaux et étrangers dans le
secteur agricole liée à l’absence d’un marché financier adapté au secteur, à la
liquidation de la Banque crédit agricole et à la clôture des guichets qui lui
étaient rattachés (fonds de bonification par exemple) L’absence d’un cadre
institutionnel adapté au nouveau contexte de la politique de développement du
secteur (réforme des services publics, promotion des services privés et
associatifs capables de relayer plus efficacement les anciennes interventions
étatiques, faible capacité opérationnelle des organisations de producteurs). Le
retard accumulé dans la restructuration de certaines entreprises parapubliques
qui a affecté la mobilisation des investissements et les perspectives de
croissance à court terme de certaines filières de production essentielles comme
l’huile de palme, le riz et le sucre. La productivité insuffisante des petites
exploitations traditionnelles, aggravée dans certaines régions par un
vieillissement structurel : non renouvellement des plantations, émigration des
jeunes, baisse de la fertilité etc. Cette situation a mis en évidence la
précarité des conditions de vie des agriculteurs et de leur système
d’exploitation et, a interpellé l’État sur « les nouveaux défis » que le
secteur agricole devrait désormais s’efforcer de relever.
} Analyse des
enjeux et défis de l’heure
A partir de l’an 2000 de nouveaux
défis se présente et faut à tout
prix les relever. Ces derniers consistent
-
la consolidation
du secteur agricole comme moteur du développement économique et social du pays.
-
la promotion de
l’organisation professionnelle et interprofessionnelle des différents
opérateurs économiques qui doivent constituer les principaux acteurs du
développement de l’agriculture.
-
l’amélioration
de la sécurité alimentaire des populations grâce à l’augmentation des
productions et de l’ensemble des revenus.
Ces différents
défis ont conduit à l’élaboration des stratégies suivantes :
La modernisation
des exploitations agricoles pour améliorer l’accès aux intrants, au foncier,
aux techniques plus performantes et au financement;
- L’augmentation
des revenus agricoles par l’amélioration de la productivité et le développement
des opportunités commerciales pour assurer la compétitivité des produits
agricoles nationaux et contenir l’inflation des prix à la consommation des
produits alimentaires.
- Le
renforcement de la sécurité alimentaire dans les zones à forte densité
démographique et écologie fragile dans le cadre de programmes de développement
intégrés.
- La promotion de l’utilisation rationnelle et durable des ressources
naturelles, tout en assurant la compatibilité entre les diverses contraintes
sociales, économiques, techniques et écologiques (Par Félix BOKAGNE
MINADER-CAMEROUN).
- L’orientation
en priorité des investissements publics vers l’appui aux dynamiques de
production autonomes existantes afin d’accroître leur efficacité et leurs
effets induits, et vers les actions structurantes comme la consolidation des
organisations paysannes, le développement des systèmes micro financiers, la
réhabilitation des pistes rurales et la gestion participative des
infrastructures socio-économiques de base.
Pour être bref plusieurs mesures incitatives au développement du secteur primaire sont mise en œuvre pour réglementé et gérer
l’agriculture au Cameroun mais la tendance exécution est retissant. Nous constatons une chose parmi toutes ces
reformes agricoles c’est que, la volonté
politique y est mais les stratégies de mise en application y manque
car les responsable ne s’y mettent en totalité pour produire un bon résultat.
B.
Gestion de l’eau, politiques et
dispositions législatives régissant l’utilisation d’eau en agriculture au
Cameroun
La gestion de l’eau potable au Cameroun connait une
organisation administrative collégiale et il relève de trois ministères (Aqua
stat, FAO) :
- Le
Ministère des mines, de l’eau et de l’énergie (MINMEE), qui est chargé de
veiller à la prospection et l’exploitation rationnelle des ressources en
eau, à la conception et à l’exécution de la politique d’assainissement.
Auparavant sous sa tutelle et actuellement en cours de privatisation, la
Société nationale des eaux du Cameroun (SNEC) est chargée de
l’alimentation en eau potable en zone urbaine, tandis que la Direction de
l’eau du ministère est chargée de l’approvisionnement en eau en zone
urbaine et rurale.
- Le
Ministère de l’agriculture est responsable de l’élaboration et de la
réalisation des programmes gouvernementaux relatifs à l’irrigation et au
drainage. La politique gouvernementale s’est orientée vers la mise en
place de systèmes d’irrigation à des coûts à la portée des petits paysans
et vers l’élaboration d’un plan directeur d’hydraulique agricole et
pastorale. Le Ministère de l’élevage, des pêches et des industries
animales l’assiste dans la mise en œuvre de cette politique.
- Le Centre
de la recherche hydrologique (CRH), rattaché au Ministère de la recherche
scientifique et technique, s’occupe du cycle de l’eau, de sa qualité et de
l’inventaire et de la valorisation des ressources en eau.
Des structures privées, telles que la SEMRY, l’UNVDA, etc., interviennent
aussi dans la gestion de l’irrigation. Le retrait de l’État du secteur de
l’irrigation, après la crise des années 1980-1990, a eu pour conséquence la
baisse de productivité de l’ensemble du secteur moderne de l’irrigation. En vue
de relancer la production irriguée, l’État oriente aujourd’hui sa politique
vers l’amélioration de l’exploitation des périmètres existants, la petite
irrigation et l’encouragement du secteur privé à investir dans l’irrigation.
Gestion de l’eau
Dans les grands périmètres rizicoles (SEMRY, Lagdo, UNVDA), deux organes
assurent la gestion quotidienne: i) une Direction générale qui a pour mandat
l’entretien des infrastructures lourdes, et le suivi et la coordination de la
production et de la commercialisation; ii) des organisations collectives
d’irrigants qui entretiennent les réseaux et gèrent la distribution de l’eau.
Dans les blocs bananiers, la gestion de l’eau, tout comme la production, est
privatisée. Enfin, les périmètres traditionnels sont gérés par les irrigants
individuellement ou en petits groupes. Ces derniers peuvent prendre deux
formes: i) les groupements communautaires où l’ensemble de l’activité agricole
est menée par tous les exploitants et la finalité est le partage égalitaire de
la production; ii) les groupements d’initiative commune dans lesquels les
exploitants travaillent individuellement mais partagent un certain nombre de
services ou de moyens de production.
Politiques et dispositions législatives
Il n’existe pas de législation propre à l’irrigation et au drainage.
Toutefois le pays dispose d’une loi portant régime de l’eau, à savoir la loi N°
98/005 du 14 avril 1998. Cette loi fixe le cadre juridique général du régime de
l’eau et veille sur la protection contre la pollution de l’eau, la préservation
des ressources en eau, la qualité de l’eau destinée à la consommation et les
sanctions dues au non-respect de la loi.
Environnement et santé
L’eau utilisée pour l’irrigation en zone urbaine est fortement polluée. En
zone rurale la qualité des eaux reste bonne, compte tenu de la faible
utilisation de pesticides et d’engrais dans l’agriculture. Les risques de
pollution d’origine industrielle et humaine de la nappe phréatique de la région
de Douala sont importants (aquastat, FAO).
Faire
fonctionner les puits et les forages grâce à l’énergie solaire : un projet
écologique et générateur d’emploi au Cameroun
Pour combler le déficit en eau potable, les
populations camerounaises ont de plus en plus recours aux points d’eau tels que
les puits et forages qui fonctionnent généralement avec l’électricité.
Cependant, les multiples coupures d’électricité réduisent la disponibilité en
eau malgré ces dispositifs. Dans
son programme d’écologie vert le CECOSDA a mis sur pied une politique qui vise
à renforcer le bien être sociale des populations les plus touchées par cette
problématique d’accès à l’électricité pour générer l’eau.
Faire
fonctionner les puits et les forages grâce à l’énergie solaire : un projet
écologique et générateur d’emploi au Cameroun
Pour combler le déficit en eau potable, les
populations camerounaises ont de plus en plus recours aux points d’eau tels que
les puits et forages qui fonctionnent généralement avec l’électricité.
Cependant, les multiples coupures d’électricité réduisent la disponibilité en
eau malgré ces dispositifs. Dans
son programme d’écologie vert le CECOSDA a mis sur pied une politique qui vise
à renforcer le bien être sociale des populations les plus touchées par cette
problématique d’accès à l’électricité pour générer l’eau.
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